Marie-Pier Champagne soutiendra sa thèse le 3 juillet 2024 à 9h sur le thème : “L’impact des infrastructures de transport sur les décisions de localisation et la longévité des entreprises.”
Plus d’informations sur le site de l’Ecole Doctorale : https://adum.fr/as/ed/cv.pl?mat=133527&site=dgep
Résumé :
Les infrastructures de transport sont au cœur des villes et de leur développement. La distribution spatiale des activités économiques dépend de nombreux facteurs et tend à être influencer par les caractéristiques intrinsèques de l’entreprise, mais aussi par la présence d’économies d’agglomération et d’infrastructures de transport. La théorie de la localisation présente ces facteurs comme des piliers sur lesquels reposent les décisions de localisation des entreprises, et ultimement la structure urbaine des villes. Cette thèse s’intéresse particulièrement aux impacts qu’ont ces infrastructures sur les décisions de localisation des entreprises et leurs performances.
La théorie néo-classique économique présente les décisions de localisation d’une entreprise comme le résultat d’un problème d’optimisation sous contrainte de la fonction de profits. Dans une perspective de développement commercial et de pérennité économique, l’étude de la performance des entreprises, en fonction d’une localisation jugée optimale, s’avère intéressante et complémentaire aux études de localisation.
Une analyse approfondie de la littérature, basée sur une revue systématique, permet de tirer des conclusions similaires à partir de résultats empiriques. La méta-analyse de ces résultats suggèrent que les effets d’une infrastructure de transport sur les décisions de localisation des entreprises sont positifs, ou dans le pire des cas non-significatifs.
L’évaluation des impacts causaux des infrastructures de transport en commun sur la probabilité de survie des entreprises représente une originalité de ce projet de thèse. Les résultats obtenus sont complémentaires aux divers angles déjà abordés dans la littérature. Les résultats présentés dans la thèse s’insèrent directement et en continuité avec la littérature.
Empiriquement, un modèle de survie de Cox est appliqué à deux études de cas, soit le métro de Montréal (Canada) et le tramway de Dijon (France). Le métro de Montréal a connu sa plus récente extension en 2007 avec le prolongement de la ligne orange. Cette dernière permet de connecter l’île de Montréal à sa banlieue nord, la ville de Laval. Le tramway de Dijon, quant à lui, est proposé en 2008 comme une alternative durable à un réseau d’autobus saturé. Les deux lignes de tramway ont été mises en service en 2012 et desservent la ville de Dijon d’est en ouest (T1), et du nord au sud (T2). Une étude approfondie des effets d’anticipation et d’ajustement est effectuée à partir des différentes périodes (annonce, construction, et mise en opération) menant à l’instauration de ces systèmes de transport collectif. Les impacts sont évalués en fonction de la distance aux stations afin d’identifier les zones les plus touchées par la mise en place de ces services.